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BD The Walking Dead : un succès plus vivant que mort

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BD The Walking Dead : un succès plus vivant que mort

Ce n’est plus un triomphe, c’est une épidémie qui s’étend progressivement dans le monde entier, tirant les chiffres de l’édition de la bande-dessinée vers le haut et explosant les audimats des chaînes qui en diffusent l’adaptation télévisée. Sanguinolente à souhait, la série The Walking Dead est en passe de grignoter la majeure partie des cerveaux humains. Pour des lecteurs qui en veulent en gore et en gore.

Les zombies et leurs desseins animés

Imaginez une Terre ravagée par une épidémie mystérieuse. Imaginez que le monde tel que vous le connaissez n’existe plus. En se diffusant à toute vitesse, le virus a touché une majorité d’êtres humains, atteignant des taux de mortalité inouïs, principalement dans les grands centres urbains.

Mais il y a pire : les victimes, une fois décédées, ne le restent pas. Mortes et vives à la fois, elles se relèvent pour aller bouloter les survivants. C’est dans cet enfer que le héros, Rick Grimes, policier de son état, se réveille d’un profond coma. Il va découvrir les ravages de l’épidémie et devoir aider un groupe de rescapés à se défendre contre les desseins peu amènes des zombies.

Voilà le point de départ de la BD The Walking Dead, qui puise allègrement dans une pile épaisse de références cinématographiques – les zombies ont toujours été des stars du cinéma horrifique, surtout depuis La Nuit des morts-vivants de George Romero en 1968 et ses innombrables suites. Plus récemment, 28 jours plus tard de Danny Boyle (qui démarre également avec le réveil du héros) en a relancé la mode.

Aux origines de la BD The Walking Dead

La bonne fortune de la série TV du même nom, qui jouit d’une grande attention depuis son lancement en 2010, aurait presque fait oublier que The Walking Dead est d’abord un comic books, édité aux États-Unis par Image Comics à partir de 2003. Le dessin, cantonné à un somptueux noir et blanc, est dû à Charlie Adlard, qui a succédé à Tony Moore après les 6 premiers épisodes.

Quant à l’idée du comics, elle revient à Robert Kirkman, qui scénarise les aventures de ces vivants confrontés aux morts. Kirkman a abandonné son premier projet – de la science-fiction matinée de zombies – pour faire des zombies eux-mêmes l’objet principal (et la menace essentielle) de son récit, et développer ainsi un univers exponentiel et infini.

En France, la BD The Walking Dead est éditée depuis 2007 par les éditions Delcourt, au sein de la collection « Contrebande », dans une traduction signée Edmond Tourriol. Chaque volume réunit 6 fascicules du comics américain, et reprend l’une des couvertures dessinées par Tony Moore puis Charlie Adlard.

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Un succès dévorant

En dix années à peine, la BD The Walking Dead s’est imposée sur la scène mondiale de la pop culture. Chaque fascicule (aux USA) et chaque volume (en France) glane toujours plus de lecteurs. Le premier épisode, tiré par Image Comics à 7 300 exemplaires en 2003, se vend aujourd’hui à des prix faramineux sur les sites d’enchères : un acheteur a payé jusqu’à 10 000 dollars en 2012 pour en acquérir un.

L’histoire de la BD est une succession de chiffres triomphaux. On parle du succès comics de la décennie. Le 100e numéro s’est écoulé à 400 000 exemplaires aux USA, à l’occasion duquel 10 couvertures différentes ont été éditées. En France, les morts-vivants de Kirkman sont devenus un phénomène de librairie :

  • Chaque tome est imprimé à un nombre d’exemplaires variant entre 100 000 et 120 000 ;
  • 2 millions d’albums ont été écoulés depuis 2007 ;
  • The Walking Dead représente 40% des ventes de comics dans les librairies hexagonales ;
  • Et le souffle ne semble pas retomber : rien qu’en 2013, 54 100 exemplaires du tome 1 ont été vendus.

En outre, chaque volume, une fois sorti, est critiqué et discuté passionnément sur les forums geek dédiés, comme par exemple sur le site officiel français.

The Walking Dead : la série

Il faut le noter : jamais un comics n’aura été adapté si vite en série télévisée. Adaptée de la BD par Robert Kirkman lui-même avec l’aide du scénariste et réalisateur Frank Darabont (qui a porté à l’écran plusieurs romans de Stephen King), la série est diffusée depuis le 31 octobre 2010 sur la chaîne américaine AMC, et en France sur OCS.

La série a rapidement connu le succès et chaque épisode a donné lieu à des batailles sur les réseaux sociaux contre les spoilers – ces internautes de mauvaise intention qui vous révèlent des rebondissements dans l’intrigue. À part pour Game of Thrones, on a rarement vu réactions plus violentes à la révélation d’un morceau de récit.

Néanmoins, la vie d’une série adaptée d’un matériau originel si populaire n’est pas un long fleuve tranquille : le dessinateur Charlie Adlard en parle bien, en soulignant que les fans du comics ne sont pas forcément bouche bée devant les épisodes du show. En outre, le repérage des différences entre le comics et la série alimente Internet après chaque diffusion.

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Et la contagion s’étend…

La BD The Walking Dead n’en finit plus de voir son univers s’étendre. Un spin-off de la série a été lancé en 2015 : Fear the Walking Dead, qui en suivant un groupe de survivants à Los Angeles se propose de répondre à la grande question du comics : comment en est-on arrivé là ? Créé par Robert Kirkman et Dave Erickson, mais sans Darabont, ce spin-off s’éloigne cette fois complètement de la BD.

Et ce n’est pas tout : des romans – rédigés par Robert Kirkman et Jay Bonansinga – complètent l’univers du comics tout en développant certains personnages. (Les traductions françaises sont éditées par le Livre de poche.)

Le jeu vidéo The Walking Dead, adaptation à la fois du comics et de la série TV, développé par Telltale Games, a été élu en 2012 « meilleur jeu de l’année » aux Video Games Awards. En 2013, un autre épisode a suivi : The Walking Dead : Survival Instinct.

Robert Kirkman non plus ne s’arrête pas là. Tel un zombie dévoré par la soif de créer, le scénariste a lancé une nouvelle BD, Outcast, un récit à base d’esprits maléfiques et d’exorcismes, promise à un joli succès. En effet, avant même que la BD n’existe pour de bon, en 2011, HBO avait déjà passé commande pour 10 épisodes télévisés… Kirkman mériterait bien d’être qualifié de « Walking Success » !

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