Créée en 2009 par un mystérieux informaticien, le bitcoin affole les compteurs de la finance et les autorités étatiques. Ces institutions se méfient en effet d’une monnaie virtuelle qui échappe à tout cadre légal et qu’elles ne peuvent pas contrôler. En dépit (ou à cause) de cela, le bitcoin est progressivement devenu très populaire auprès des internautes. Mais à quoi sert-il exactement, et comment s’en procurer ?
Monnaie virtuelle, mais investissement réel
« Bitcoin », ce n’est pas un très joli nom pour une unité monétaire. Et pour cause : l’appellation n’a pas été choisie pour des raisons esthétiques, mais parce qu’elle faisait sens au regard de l’objectif. Ainsi, « bit » signifie « unité d’information binaire » et « coin » veut dire « pièce de monnaie ». Le terme est donc une pure construction pratique.
Le mot se réfère à la fois à l’unité monétaire, auquel cas il est utilisé comme nom commun, et au système de paiement, auquel cas il devient un nom propre et se voit affublé d’une majuscule. On dit ainsi : « comment acheter des bitcoins ? » et « je souhaite payer par Bitcoin ».
À partir de précédents concepts de monnaie virtuelle (le « b-money » imaginé en 1999 par Wei Dai, le « bitgold » développé par Nick Szabo en 2005), un informaticien non identifié, qui a adopté le pseudonyme Satoshi Nakamoto, a lancé officiellement le bitcoin en février 2009 en publiant la première version de son logiciel.
Aujourd’hui, le bitcoin est devenu une pierre essentielle de l’économique virtuelle. Il est possible d’effectuer des transactions dans cette monnaie et de changer une somme dans d’autres devises. Il est même possible de suivre en temps réel la valeur du bitcoin (BTC) sur cette page. De sorte qu’acheter des bitcoins en revient désormais à faire un investissement réel.
Les singularités d’une devise qui n’existe pas vraiment
Le bitcoin inventé par Nakamoto se distingue des systèmes monétaires préexistants :
- Cette monnaie n’est pas l’incarnation d’une institution (banque, entreprise) ni d’un État. Sa valeur ne repose que sur l’usage économique qui en est fait ainsi que sur le marché des devises. C’est un logiciel libre qui s’occupe des questions d’émission monétaire – le rôle traditionnellement dévolu à une banque centrale.
- Son fonctionnement ne requiert pas d’infrastructure centralisée qui gère les comptes et les transactions.
- Le système Bitcoin est protégé par un protocole cryptographique qui rend impossible la modification artificielle de sa valeur ou la falsification des comptes.
Malgré les acceptations progressives de l’utilisation de cette monnaie virtuelle, de la part de sites web (WordPress en 2012, la plate-forme Mega en 2013) puis d’institutions physiques (des universités, un opérateur téléphonique chinois, etc.), et la mise en place de bornes de distribution et d’échanges partout dans le monde, le bitcoin reste mal vu des autorités.
Certaines n’ont pas hésité à l’interdire sur leur territoire, comme l’ont fait la Thaïlande et la Chine en 2013, bloquant toute transaction effectuée dans cette monnaie et causant une chute de sa valeur. La Russie a suivi en 2014, et des demandes ont été faites en ce sens aux États-Unis. Acheter des bitcoins est toujours possible mais ils ne peuvent pas être utilisés dans ces pays.
Le succès du bitcoin
Tandis que les experts continuent de débattre au sujet des « pour » et des « contre » du bitcoin, les investisseurs injectent des millions dans l’écosystème. Un nouveau record a été établi au premier trimestre 2015, avec 225 millions de dollars levés par les start-ups liées au système Bitcoin. Parmi les investisseurs : la banque américaine Goldman Sachs, rien de moins.
Pourquoi un tel succès ? Certainement pour une raison de stabilité : le bitcoin est insensible aux aléas sociaux, économiques et politiques qui peuvent transformer l’économie d’un pays en bonne santé en catastrophe financière. Acheter des bitcoins, c’est investir dans une valeur qui ne sera pas sensible à une éventuelle nouvelle crise des subprimes…
Pour les consommateurs qui souhaitent acheter des bitcoins et payer avec, il y a également des avantages. Cette monnaie n’étant pas reconnu par les banques, les seuls comptes qui existent sont hébergés sur Internet… Ce qui permet d’échapper aux sempiternels frais bancaires abusifs !
Comment acheter des bitcoins (et où) ?
Pour en acheter, c’est très simple : il suffit d’ouvrir un compte sur une bourse d’échange, comme Coinbase, puis d’y acquérir un stock de bitcoins à l’aide d’un paiement par carte bancaire, par virement ou par PayPal.
Ce site propose un classement des plates-formes de change euro/bitcoin, actualisé mensuellement. Chaque utilisateur est ensuite invité à faire part de son expérience afin d’informer la communauté des bienfaits ou des risques de telle ou telle page où il est possible d’acheter des bitcoins.
Pour tout savoir des démarches à suivre, suivez les conseils prodigués dans cette vidéo :
Acheter des bitcoins, d’accord, mais pour quoi faire ?
Vous avez ouvert un compte ? Vous êtes décidé à acheter des bitcoins ? Très bien, mais ensuite : que peut-on en faire ?
Des enseignes de plus en plus nombreuses se mettent à accepter le paiement par bitcoin, à tel point qu’un internaute suédois est parvenu, en 2013, à acquérir une maison grâce à sa monnaie virtuelle. Des sites se proposent de dresser la liste des marchands qui prendront vos bitcoins, comme par exemple :
- Des boutiques d’alimentation
- Des sites vendant tout et n’importe quoi
- Des magasins en ligne d’informatique
- Et même des restaurants, comme Le Picotin dans le 12e arrondissement de Paris
Alors, tenté d’acheter des bitcoins ? Et si vous goûtiez à la monnaie virtuelle ?