Les investisseurs immobiliers ont tendance à réaliser leurs opérations dans un contexte local, dépassant rarement les limites géographiques régionales, si ce n’est nationales. Et c’est bien normal car s’agissant de la gestion d’un risque financier, juridique et d’une approche prudentielle, il est préférable de bien connaître et maitriser tous les paramètres d’un marché donné. Mais si, au final, l’avenir et les meilleurs potentiels des investissements immobiliers se trouvaient ailleurs, dans un autre pays ou même un autre continent… L’exemple de l’Afrique, considérée par certains professionnels du secteur tel un prochain Eldorado, est-il à prendre en considération ?
Une situation économique et démographique idoine
Un chiffre : 2,5 milliards d’Africains en 2050 sur ce continent, selon les projections de l’ONU, ça peut faire rêver. Et si l’on ajoute à cela une croissance économique de l’ordre de près de 5% par an, on peut établir un diagnostic très favorable si l’on raisonne en terme d’investissement, quel que soit le secteur. Si l’on jette un regard sur les données de la Banque Mondiale, plusieurs pays émergent en terme de forts potentiels économiques, la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Rwanda et l’Ethiopie. Ceux-ci ont su multiplier les biais de croissance et de compétitivité dans des environnements macro-économiques excellents. En matière immobilière, il faut aussi prendre en considération la structure des populations puisque les besoins en terme de logements, à l’achat et à la location, sont essentiellement ceux de la classe moyenne dans des catégories d’âge des jeunes actifs. Ainsi, selon la Banque Africaine de Développement, cette classe moyenne pour l’Afrique va croître de 355 millions de personnes à plus d’un milliard en 2050. En terme de conditions de l’émergence d’un fort marché immobilier, l’Afrique est bel et bien dans les clous !
Cette situation attire donc de nombreux acteurs occidentaux et d’autres pays comme Le groupe immobilier Duval.
Un Eldorado dangereux ?
Sur le papier, la totalité des voyants sur le plan macro-économique sont donc au vert mais cela est-il suffisant pour se lancer à la conquête de ces nouveaux marchés, surtout lorsque l’on réside à des milliers de kilomètres ? Ce qui apparaît en premier à l’esprit est le risque lié à la stabilité politique, ou plutôt son absence, ainsi que l’existence de règles juridiques qui ne sont pas dans les standards des pays européens. Certes, ces critères sont variables selon les pays mais sont néanmoins à prendre en considération. Un autre aspect qui pourrait pénaliser le développement d’un marché de l’immobilier ouvert aux opérateurs étrangers est l’absence ou la vétusté des infrastructures à l’intérieur de chaque pays mais aussi entre pays, qui peuvent être un frein, pour le moment, à un dynamisme économique et à la réalisation de projets immobiliers.
Une présence nécessaire
Le choix d’investissement immobilier en Afrique, dans les pays les plus porteurs en la matière, doit s’analyser comme une prise de risque qui peut être gagnant avec des retours financiers pouvant largement dépasser ceux connus en France, mais cela nécessite une vraie présence dans le pays, interdisant tous investissements par procuration. Les Chinois l’ont bien compris, avec des investissements colossaux dans tous les domaines, mais ils ont fait le choix d’être présents, ce qui, d’ailleurs, renforce la présence politique de leur pays en Afrique. Investir dans l’immobilier en Afrique, pour les investisseurs privés, hormis pour les compagnies importantes du secteur immobilier, est aussi un choix de vie, celui de l’expatriation, le temps de la réalisation des opérations d’investissements envisagées.